Grand Dodo

Les chansons de ce disque sont le résultat des tournées de Chantal Grimm autour du monde et de sa collecte universelle de jeux d’enfants… passés par le prisme de sa propre inspiration.

Dès la première plage (Bal des oiseaux) sur une mélodie tamoule un peu jazzée on apprend à mimer avec le corps et à compter avec les mains, tout en rythmant les fins de couplet.

Dès la seconde (Bisouillé chatouillé), à chanter en canon sur une mélopée sauvée d’une civilisation située aux confins de la taïga. Un morceau très remarqué des critiques… qui permet aussi de mimer tous les gestes de la toilette, ou encore de scander avec les pieds ou avec les mains les temps ou les contre-temps. Pour la traduction de l’aïnou, Chantal Grimm a choisi les sons mouillés, ce qui fait de ce texte en allitérations un modèle pour un atelier d’écriture avec les plus grands.

L’Oiseau-lyre est une valse scandinave qui commence par faire rêver tristement… puis chanter de tout son cœur les la la la quand l’oiseau prisonnier enfin s’envole !

Le Conte du feu sur la plage qui le suit est une randonnée sur fond de mélopée africaine qui peut se monter à plusieurs : celui qui conte, celui qui questionne et le chœur qui, en l’absence de tout instrument, rythme et fait « tenir » l’ensemble.

Le cygne est une belle histoire sur une musique andine qui se chante simplement à l’unisson. Mais La transformation une petite comptine mimée dont l’action peut être magique…

Un peu plus tard dans le disque, on endormira l’oiseau en chantant au refrain deux voix non parallèles, mais aussi simples à retenir l’une que l’autre (le Grand dodo).

Ou, sur une mélopée obsessionnelle on inventera en dansant les pas et les grimaces d’un certain nombre de monstres fabuleux (Ronde des loups-garous).

Un peu plus tard encore on pourra apporter toute son âme à un chœur de l’Est d’une dramatique évidence, juste porté par une phrase brève en français ou en serbo-croate (Berceuse slave).

Enfin, pour finir on emboîtera les poupées russes d’une randonnée francophone universelle (C’est dans la ville) en reprenant le refrain en chœur et en récapitulant dans sa tête toutes les étapes pour ne pas se tromper. Cette « randonnée-gigogne » est un autre modèle pour atelier d’écriture (celui-là purement traditionnel et relevé au Québec et en Louisiane aussi bien qu’en France).

Ce disque assure donc une grande possibilité d’applications sans jamais les dicter, car le plaisir de l’écoute (surtout violon, contrebasse et voix : peu de choses en fait) domine largement. La participation des enfants est sollicitée sans que celle-ci puisse jamais tourner à l’apprentissage scolaire et rigide : on est dès le premier instant dans la féerie du conte et on y reste.